Cambodge : Splendeurs et misères autour des temples d’Angkor

Passage à peu près obligatoire de tous les voyageurs en Asie du Sud-Est, le site d’Angkor est, par ricochet, déjà beaucoup traité sur de nombreux blogs de voyage. Et nous ne ferons pas mieux. Nos photos sont les mêmes, nos itinéraires aussi. Vous pouvez par exemple vous délecter du récit de Charlène et Nico, deux Lyonnais qui voyagent actuellement en Asie (et qu’on aimerait bien rencontrer au retour à défaut de le faire en voyage).
Cela dit, on a envie de partager quelques impressions sur ce pôle incontournable au Cambodge. PS : petit problème de mise en ligne des photos, du coup, on vous a fait une petite vidéo rapide avec quelques images. Le son : un groupe de victimes des mines au Cambodge, comme il y en a plusieurs sur le site. 

Angkor, c’est la grosse machine. Tu arrives, tu trouves une guesthouse, et tu pars en général pour trois jours d’exploration, un peu éreintants mais tu ne peux pas te plaindre : le ticket coûte 40 dollars pour trois jours, sans compter les moyens de transport. Presque autant que le salaire minimum cambodgien.

La ville de Siem Reap n’est pas attachante. Des carrefours et une douzaine de rues dévolues au tourisme cachant des quartiers pauvres et mal éclairés. Mais elle a l’avantage d’être le camp de base de l’immense site d’Angkor, regorgeant de magnifiques temples datant des 11e et 12e siècles.

Touristes contre touristes

Bon, je ne veux pas jouer la finaude qui va dans un lieu sur-touristique et qui s’en plaint ensuite. Oui, il y a beaucoup de monde, mais il y a aussi beaucoup de place. Cependant, je vous conseillerais de la jouer fine en construisant votre itinéraire : essayez d’éviter les « gros » temples le matin, c’est visiblement le moment favori pour les groupes à drapeaux. Entre midi et deux, c’est déjà plus calme. Deux fois, je suis restée interdite devant les comportements des gens : dans Angkor Thom, nous étions tranquillement assis sur un muret quand une dame est venue se planter près de nous en nous dévisageant avec insistance. « Non, non, ne vous inquiétez pas, j’attends simplement que vous partiez pour me mettre à votre place ». AH OK. En effet, on a vite détalé.

Plus loin, dans un temple longiligne dont j’ai oublié le nom, on a eu le malheur de se balader dans la perspective quand un groupe a décidé simultanément de faire cette bien jolie photo que nous imaginons tous : des portes en pierres, l’une derrière l’autre. « Please ! Please ! », braillent-ils quand on s’approche. Un peu étonnés, on se la joue douce et on se cache dans un couloir trente secondes, le temps que les flash passent. Mais on a pas eu le temps de faire un pas avant de recevoir une nouvelle salve de cris. Soit. La troisième fois, j’ai juste fait la sourde. Non mais.

Trop d’enfants au travail, dans l’indifférence générale

Enfin. Vous vous dites probablement déjà que je suis une fille chiante, mais ce n’est pas fini. Autour des temples, de nombreuses échoppes vous proposent de l’eau fraiche, des noix de coco, des souvenirs. Cependant, de nombreux vendeurs ne sont que des enfants, et n’ont parfois même pas six ans. Sidérés devant cette pratique, nous avons sans cesse refusé d’acheter quoi que ce soit en tonnant haut et fort qu’on n’achetait rien à des enfants, supposés être à l’école, pourtant gratuite. Ce qui nous a valu de passer pour de sales égoïstes et de faire pleurer un gosse. N’attendez pas de réaction de la part des adultes qui les entourent : ce sont eux qui leur demandent d’aller vendre souvenirs et autres breloques. A un échelon supérieur, je comprends mal comment l’administration d’un lieu représentatif de l’Etat du Cambodge (je n’ai pas encore réussi à comprendre par qui et comment le site était géré) tolère de telles habitudes. Et s’il est facile de comprendre qu’il est indécent de se promener trop légèrement vêtu dans un lieu religieux, on voit mal en quoi le travail des enfants n’est pas tout autant indécent.

Le troisième jour, nous avions décidé de prendre un peu plus le temps et de visiter l’enceinte d’Angkor Vat et d’Angkor Thom à pied. Et c’est en fait quelque chose que je conseillerais si vous ne savez pas réellement quoi faire de votre dernier jour : le vélo ou les pieds à partir d’Angkor Vat ou d’Angkor Thom, c’est intéressant, on voit des choses que l’on avait loupées au premier passage. Comme : des petits villages, des écoles, des singes voleurs de bouteilles.

Nous avons donc pu visiter deux écoles “à ciel ouvert”, où les enseignants nous ont à chaque fois accueillis et présentés à leur classe. Ici, l’école est gratuite, mais pas obligatoire plus d’une demi-journée par semaine, si nous avons bien compris. Les enseignants sont conscients du problème du travail des enfants, et espèrent que peu à peu ils abandonneront leurs caisses à souvenirs pour leurs cahiers. Mais il est clair qu’un comportement plus responsable des touristes ne pourra qu’accélérer le mouvement.

4 réflexions au sujet de « Cambodge : Splendeurs et misères autour des temples d’Angkor »

  1. Ping : Asie, le bilan final de Manu | Longs Courriers, le blog

Laisser un commentaire